des astres.

c'est ce qu'il t'a dit, ce petit con. tu sais pas pourquoi tu l'as cru. tu sais pas ce que tu fous dans cet avion avec lui. tu sais pas ce que tu fous avec lui tout court. c'est un gentil. ils sont tous des gentils, c'est pas ça le problème. ou peut-être que si. t'es pas faite pour les gentils, malovy. peut-être qu'au fond, t'es faite pour personne. tu le regardes. il a les yeux collés sur sa tablette. tu soupires. pourquoi t'as dit oui, t'en reviens toujours pas. t'es pas faite pour l'afrique. vous allez foutre quoi en namibie, putain ?! nan, malov, toi, t'as l'habitude des hôtel, des buffets petit-déj' compris, des piscines et jacuzzis. tu soupires (bis). ça va ? vos regards se croisent. il te sourit. tu restes de marbre. pourquoi tu m'fais ça ? c'est à son tour de soupirer. t'as envie de l'étriper. oh recommence pas, putain. tu croises les bras sur ta poitrine et tu détournes la tête. vous êtes bientôt arrivés, tu crois. tu vois les arbres défiler les uns après les autres à travers les hublots. c'est pas tes scènes habituelles. c'est pas ce que tu voulais, putain. tu voulais des vacances, des vraies, un truc qui fasse rêver tes copines. malo, la vie c'est pas instagram ! puis t'en auras des belles photos pour te la péter devant les autres, t'inquiètes pas. tu lèves les yeux au ciel. t'es casse-couille quand tu t'y mets. il. a. osé. le. bâtard. mais j'te demande pas de sortir avec moi.


qu'est-ce que tu dis ?!
rien.
bien.


le moteur s'arrête. tu regardes les environs. mais ... putain, mais ... y a rien ici. c'est une blague ?! il ne prend même pas la peine de te répondre. il commence à se lever. tu ne bouges pas. tu l'entends ouvrir le porte-bagage au-dessus de ta tête et sortir vos valises. tu t'attendais à ce qu'il ouvre te tende la main, mais il se barre, l'air de rien. tu te lèves, prête à lui gueuler dessus mais il réagit plus vite que toi. bon, t'arrêtes de faire la princesse de merde et tu viens ? si tu veux, tu peux rester dans l'avion et j'viens te chercher après la croisière. tu fronces les sourcils. croisière ?! tu souris pour la première fois depuis des heures. ce petit con de merde, il te connait bien. et apparemment, pour une fois, il a pas fait les choses à moitié. peut-être que ça sent pas tellement les vacances de merde à plein nez, ça, putain.